La fortification bastionnée

Photo couleur d'une vue en hauteur de la citadelle La seconde moitié du XVème siècle marque un tournant dans l’histoire de l’architecture militaire. En effet, l’avènement du boulet de canon métallique signe la fin du château-fort médiéval. Les hautes murailles, peu menacées par les boulets en pierre, ne peuvent plus résister et sont éventrées. Les tours rondes placées aux angles des forteresses laissent des angles morts aux défenseurs, rendant la défense d’une place compliquée.

En réponse à ce progrès de l’artillerie, la fortification bastionnée est développée, en Italie d’abord, avant de se développer dans le reste de l’Europe. La tour médiévale est renforcée par le bastion, un ouvrage pentagonal donnant son nom au nouveau type de fortifications, et qui permet un flanquement parfait.

En France, le grand nom de la fortification bastionnée est Sébastien Le Prestre, marquis de Vauban, plus connu sous le seul nom de Vauban (1633-1707). Il fut un expert en poliorcétique, c’est-à-dire l’art d’organiser l’attaque ou la défense d’une place forte pendant un siège.

Vauban est notamment connu pour avoir doté le royaume de France d’un « pré carré », selon sa propre expression, une ceinture de places fortes pour défendre les frontières du royaume. Ainsi, Vauban crée, élargit ou adapte plus de 180 forteresses, marquant le paysage français de sa patte d’ingénieur.

Citadelle-Bitche-Topshot-3-©F_Calvier Citadelle-Bitche-Drone-2-©F_Calvier

 

Vauban développe trois systèmes de fortifications consécutifs, mais loin de s’agripper fermement à des théories fermées, il s’adapte à chaque fois au terrain tel qu’il se présente. En théorie, la fortification bastionnée est rasante, c’est-à-dire que les murailles sont peu élevées, et le glacis entourant la place forte est en pente douce.
A Bitche, c’est tout le contraire. Le glacis présente une forte pente, et les murailles s’élèvent en moyenne à une trentaine de mètres.