Présentation

Citadelle-Bitche-Verticale-2-©F_Calvier

C’est aux confins de la Lorraine, blottie dans les bras de sa monumentale citadelle, que veille la cité fortifiée de Bitche. Peuplée aujourd’hui de cinq mille âmes, celle-ci doit sa fondation au caractère stratégique du rocher qui la surplombe et qui, depuis le 12e siècle, est coiffé d’ouvrages défensifs. Fidèle à son destin militaire, Bitche est l’héritière d’une histoire hors du commun, marquée de faits qui l’ont tantôt bercée, surtout meurtrie.

La citadelle, dont les lignes aiguisées s’élancent au-dessus des toits de la ville, semble surgie de temps immémoriaux, bravant les assauts des éléments et de l’oubli. On lui devine les tracés caractéristiques du génie de Vauban, son concepteur, bien qu’elle réponde aux contraintes de sa situation géographique particulière et qu’elle ait été rebâtie au cours du 18e siècle.

Témoin des grands tournants de l’histoire, de la Révolution française jusqu’à l’issue de la Seconde Guerre mondiale en passant par la guerre franco-prussienne de 1870, la citadelle est devenue gardienne de la mémoire. Classée monument historique depuis 1979, elle est conservée pour nous rappeler que la paix ne s’est finalement imposée qu’au prix de douloureuses épreuves.

Pour vous permettre de vous enquérir pleinement de la citadelle de Bitche et de son histoire, les lieux ont été aménagés et dotés de surprenants parcours interprétatifs, déployés entre musées, ressources audiovisuelles et équipements interactifs. Du sommet de la rampe, vous profiterez d’une vue panoramique sur la ville et collines des Vosges du Nord. En redescendant, vous pourrez enfin vous ressourcer en traversant le ravissant jardin pour la Paix et ses créations thématiques éphémères.

 

Histoire et Contexte

1870 → 1960

C’est au cours de la Révolution française que la citadelle fut pour la première fois soumise à l’épreuve d’un assaut militaire. Durant la guerre de 1870, sous les ordres du commandant Teyssier, la citadelle résista au siège le plus long de son histoire et notamment à trois bombardements meurtriers. Le territoire de l’actuel département de la Moselle étant devenu allemand à partir de 1871, une garnison allemande prit possession de la place de Bitche jusqu’en 1918, date du retour à la France.

Perdant peu à peu son intérêt militaire face à l’évolution de l’artillerie, la citadelle fit l’objet de quelques réaménagements à la fin du 19e siècle, visant notamment au blindage des superstructures. Durant la Première Guerre mondiale, elle n’eut pas à souffrir des hostilités. La Seconde Guerre mondiale et les bombardements des Alliés de 1944-1945 sonnèrent pourtant définitivement la fin de l’exploitation militaire de la forteresse.

La commune de Bitche acquit la citadelle en 1960 en vue de la conserver et d’en valoriser l’intérêt patrimonial.

1737 → 1754

En 1737, le roi de France Louis XV obtint l’installation sur le trône de Lorraine, pour le reste de sa vie, de son beau-père, l’ex roi de Pologne Stanislas Leszczynski. Celui-ci, à sa mort, devait permettre au duché d’intégrer officiellement le royaume de France. Cette échéance n’intervint qu’en 1766. Pourtant, par la convention secrète de Meudon (1736), la France se réserva le droit de rebâtir les places fortes abandonnées plus tôt, dont Bitche. Le comte de Bombelles, gouverneur militaire des Trois-Évêchés, reçut l’ordre de faire reconstruire la citadelle. Les plans de Vauban furent repris mais modernisés par l’ingénieur militaire Cormontaigne. Les travaux, débutés en 1741, durèrent jusqu’en 1754.

1634 → 1697

En 1634, au cours de la guerre de Trente Ans, les Français prirent possession de la place. Le refus du duc Charles V d’accepter les conditions de Louis XIV au traité de Nimègue (1679) eut pour conséquence l’occupation de la Lorraine par la France. Vauban, à partir de 1681, fut chargé de modifier totalement le système de fortification de la place de Bitche.

Profitant de la hauteur du site mais contraint par l’étroitesse du rocher, Vauban appliqua ses théories de fortification tout en les adaptant. L’étagement des feux fut assuré par la scission du rocher entre un corps central, une demi-lune à l’ouest (la petite tête) et un ouvrage à cornes (la grosse tête) à l’est.

Le flanquement fut assuré par quatre bastions accolés au corps central. Cette première citadelle ne vécut pourtant que fort peu de temps. En 1697, par le traité de Ryswick, la Lorraine fut rétrocédée à son souverain Léopold Ier. Les Français, contraints de quitter Bitche, prirent soin de détruire toutes les fortifications qu’ils venaient d’y construire.

1297 → 1606

C’est du 12e siècle que datent les plus anciennes mentions attestant de l’occupation du promontoire rocheux sur lequel s’élève aujourd’hui la citadelle de Bitche. Les ducs de Lorraine y possédaient alors un pavillon de chasse.

Dès 1297, le comte de Deux-Ponts (Zweibrücken) Eberhardt II, qui venait d’hériter en fief de la seigneurie et du château, décida de renforcer les fortifications de ce lieu stratégique pour y établir le siège de son pouvoir.

En 1572, le duc de Lorraine Charles III, poursuivant une politique d’agrandissement de ses états, prétexta l’extinction de la famille de Deux-Ponts pour reprendre la seigneurie et le château.

Celui-ci devint, après le règlement en 1606 du différend opposant les ducs de Lorraine et les comtes de Hanau-Lichtenberg, un de ceux les mieux défendus du duché.

1870 - 1960
1737 - 1754
1634-1697
1297 - 1606